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  • Photo du rédacteurAxelle Islands

Let's WWOOF ! Say Cheeeeeese :D


Avant de débuter l'article sur ce sixième wwoofing, je tenais à écrire quelques lignes sur l'expérience que j'ai partagée avec Tiffany lors de mon cinquième wwoofing.


Ayant organisé mon été en fonction des disponibilités des hôtes mais aussi de leurs localisations, j'avais prévu de partir faire un wwoofing dans la Drôme à 40 minutes de Die du 1er au 09 août.


Tiffany, la fille de Doris (Wwoofing de la Ferme du Haut Chablais) a souhaité se joindre à moi pour cette expérience ! J'avais choisi d'aller chez un homme célibataire qui souhaitait créer un petit havre de paix sur sa propriété. Au programme : ecodesign, construction bois et terre avec pour projet d'accueillir des personnes souhaitant se ressourcer pour des stages de bien-être.


J'arrive sur les lieux et rencontre donc mon hôte. Et à cet instant, je me suis dit "Pourquoi ?". En visitant les lieux, je me suis rendue compte de l'ampleur des travaux, du manque de financement pour faire ces derniers ainsi que du manque de compétences. Tiffany me rejoint le lendemain après avoir passé une nuit quelque peu courte en pensant déjà à partir. On aide donc notre hôte à remplir une remorque de fumier, récupéré aux abords de grilles d'un hangar de vaches et à disposer ce dernier sur son terrain. Nous créeons un petit mur de pierres dans son jardin et nous peignons les murs intérieurs avec une recette aléatoire faite de chaux, de poudre de marbre, d'huile d'olive, de savon noir et de lait.


L'ambiance n'est pas au meilleur des fixes mais la nourriture est bonne et variée. Notre hôte, grand voyageur est un personnage qui semble être sur d'autres ondes que nous. Son organisation n'est pas des meilleures et lorsque nous lui proposons de changer de méthode pour être plus efficaces, il n'est pas à l'écoute et nous critique dans le dos l'une de l'autre. On décide donc avec Tiffany ; qu'au lieu de ne pas se sentir à l'aise, et, entre deux créations manuelles, de partir de ce wwoofing afin de respirer la liberté et sortir de cette atmosphère.


Nous annonçons la nouvelle avec un peu d'appréhension car nous ne savons pas comment notre hôte peut réagir, mais ce dernier la prend avec aisance. Nous l'avons aidé comme prévu sur ses différents projets. Nous partons dès le lendemain et allons nous baigner au Clap's, puis visitons Die et faisons une randonnée. Nous prenons la direction de l'Ardèche, proche de Valence et rendons visite à sa tante Babette, la soeur de Doris qui vit à l'est de Valence, avec Philou. Nous avons donc la chance de nous sentir utiles et valorisées avec Tiffany, en désherbant les sillons des vignes !


- du 12 au 17 août 2019 -


On entend de plus en plus parler de communautés qui se créent en France pour rompre en partie avec le système, et montrer que les humains peuvent vivre ensemble et partager. Partager une maison, un terrain, un élevage.



Malhaussette, c'est ça. 31 hectares de bois, landes et prairies, chèvrerie, salle de traite, hangar agricole, tunnel d'élevage et ancienne ferme en ruine qui a été réhabilitée par le collectif il y a 10 ans, à Saint-Martin-de-Lansuscle, en Lozère. Malhaussette produit du fromage de chèvre, récolte des marrons pour en faire de la crème de marrons, cultive des fruits et légumes pour leur consommation quotidienne.


Pour plus d'informations sur l'association Terre de Liens : https://terredeliens.org/-un-mouvement-trois-piliers-.html


J'ai eu la chance de pouvoir connaître cet endroit grâce à Etienne, mon bon ami (comme pourrait dire mon arrière grand-mère Mamie Hélène). Badis est son ami et il vit là-bas dans une yourte, depuis six ans.


Arrivée donc dans cet endroit où une multitudes de vies sont de passage, je me retrouve dans une réunion hebdomadaire du collectif. Ma première réaction est "ça devrait être comme ça dans les réunions d'entreprise". Les gens s'écoutent, laissent la parole, évoquent des problématiques, des possibilités de solutions, parlent du vrai, parlent du concret. Des ressentis, des peurs, des idées, de la compréhension. "Où est-ce qu'on va ? Va t-on dans la bonne direction ? A-t-on toujours envie de continuer ? Comment peut-on faire si... ?"


J'ai appris que pour qu'un collectif fonctionne bien, il faut que les membres de la communauté se fassent tous confiance. Si l'un d'entre eux a un soucis, souhaite s'en aller pour voir autre chose, il/elle doit en parler pour trouver des solutions ensemble ou un soutien tout simplement.


J'ai passé 5 jours à Malhaussette, ou Malo7 comme ils le disent. J'ai toujours été curieuse de voir comment on pouvait vivre quand on est dans une communauté, si les personnes avaient quand même une certaine intimité lorsqu'ils le souhaitaient. Ont-ils plus de libertés que ceux qui vivent dans un appartement, une maison ? Moins de contraintes ? Je voulais aussi voir comment étaient construits leurs logements : yourtes, maisons en torchi, caravanes. Et puis, évidemment, je voulais voir comment on trait des chèvres, comment on fabrique du fromage.


J'ai donc eu la chance de faire ces activités tous les jours de cette semaine en compagnie de Badis et Dorothée pour la traite et de Tamara pour le fromage. J'ai adoré les aider le temps de cette semaine ! Je ne sais pas si j'aimerais faire ça tous les jours, mais pouvoir aller dans les enclos sans avoir peur des chèvres, les caresser mêmes, les guider, leur donner à manger, les traire, et aller les promener dans les champs et la forêt ; toutes ces activités m'ont permis de comprendre que j'aimais le contact avec les animaux. Je pense que je le savais déjà, mais avec les chèvres en tout cas je ne savais pas qu'elles pouvaient être si affectueuses !


La traite des chèvres :

Fabrication du fromage de chèvre :


La promenade des chèvres :


Durant la semaine, il y a des moments où je me suis sentie seule, il faut bien l'avouer. Je ne parle pas de la nuit que j'ai passé dans la ferme sans une âme humaine à moins de 100 mètres, mais des autres moments où j'ai pu être entourée d'autres personnes. Je me suis rendue compte que ces dernières sont tellement habituées à voir de nouvelles têtes à Malo7 qu'il n'est pas forcément nécessaire de prendre le temps de s'intéresser les uns aux autres. On a nos connaissances, nos habitudes, notre train-train, nos occupations, pourquoi mon arrivée changerait-elle les plans de gens qui ne me connaissent pas ? Je dirais que ce fut la seule difficulté que j'ai pu avoir dans ce wwoofing, le relationnel.


Mais, au bout du quatrième jour, ma présence est devenue une certaine habitude, j'étais là pour aider. Le temps d'adaptation fut le même pour les autres que pour moi. Je me suis donc sentie utile comme chacun d'eux et peut-être plus ouverte aux autres. Moins dans ma petite bulle. Je remarque que je ne suis pas toujours à l'aise devant tout un groupe, je ne sais pas où est ma place alors je préfère m'éloigner. Si l'on vient vers moi avec trop de confiance, je recule plutôt que d'entrer dans la bulle de l'autre, parce que je me sens comme un pantin de bois.


Ce que j'aime, c'est d'aller vers les autres, mais ceux qui sont plus discrets. Alors, après avoir entendu quelques bruits, je suis allée dans un hangar faisant partie de la ferme. Je vois Sébastien et Sylvain en train de mettre de l'huile de lin sur des structures de fenêtres. Sébastien est menuisier et voyant que Sylvain l'aide, je lui propose la mienne. Il accepte. Pendant deux jours, on travaillera ensemble l'après-midi. Sébastien est très pédagogue et m'explique l'utilité de toutes ses machines à la menuiserie, les outils, et nous coupons, ponçons, peignons, assemblons, vissons, posons toutes les parties des fenêtres. C'est un travail qui demande de l'adresse physique mais plus encore, mentale. Il faut tout calculer, tout mesurer, anticiper.


Je prends conscience qu'avec moins, on peut faire tout autant. Mais la ville me manque. Être coupée du reste du monde par la distance, par le manque de réseau me manque. Je veux voir ma famille, je veux voir mes amis. Je me rends compte aussi que ce qu'il me manque, c'est le temps.


Même si ça fait 2 mois que je suis partie en vadrouille, je n'ai pas le temps d'aller rendre visite à Marie à Strasbourg, je ne vois plus Simon ni Emilie, j'ai du mal à voir Jojo et Margaux sur Grenoble aussi. Je ne vois plus la team de Grenoble. Je ne vois pas non plus Marinou, ni Priscille, ni Mélissa, mes amies du lycée. Dernièrement Sabrina, mais encore une fois le temps nous manque. Mes amies d'Erasmus Marta et Maria. Et puis, Clémence qui est partie à Malte. On fait tous notre petit bout de chemin, ailleurs. Je pense souvent à eux. Quand j'étais petite, je me demandais comment faisaient mes parents à avoir perdu contact avec presque tous leurs amis d'enfance, d'adolescence. Avec la mutation de mon Papa à Grenoble lorsque j'avais 10 ans, j'ai pris peu à peu conscience que mes amis de Bretagne allaient devenir des inconnus, seulement des souvenirs. Avec la distance, la relation, si elle n'est pas forte, stagne. Il est donc difficile de garder le lien avec tout le monde, des personnes rencontrées il y a 20 ans ou il y a même quelques mois. Combien de rencontres j'ai pu faire au cours de ma vie, et combien de personnes je côtoie aujourd'hui ? Alors, maintenant, je comprends mes parents. Parce que je suis à la même place qu'eux.


Mais vivre à Lyon, c'est être proche des autres. Les réseaux de transports font que ce point de vie est central, et cette ville me permet de combler pour l'instant mes besoins. Je ne veux pas être loin de mon entourage.


Après 2 mois, j'ai besoin de retrouver mes repères, faire le point et rentrer un temps sur Lyon. Parce que le temps compte, je veux le passer avec ceux qui comptent. Je pensais il y a un peu plus d'un an à partir sur le continent américain, seule. Aujourd'hui, je veux être présente, rester en France avec Etienne parce que comme on peut le dire " tout seul on va plus vite, à deux on va plus loin".


Randonnée du Lac d'Emosson 31-08-19

*Merci à Malo7 de m'avoir accueillie pendant cette semaine du mois d'août :)

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