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  • Photo du rédacteurAxelle Islands

Let's WWOOF ! Tempête, Poulailler et Conjonctivite


Si je devais choisir un titre pour cet article, ce serait ça : Tempête, poulailler et conjonctivite. Pour ne pas choquer le grand public, aucune photo de ce troisième thème ne sera diffusée.


Dimanche 30 juin au soir, j'arrive au chalet après avoir roulé sous une grêle déferlante. J'ai cru que ça allait péter mon pare-brise ! Panique à bord, toutes les voitures se sont arrêtées sous les ponts de la voie rapide en attendant que la tempête orageuse se calme.

J'ai donc fait la rencontre de Bruno, propriétaire des deux chalets qu'il construit depuis 2 ans, avec pour colocataires Ella, sage-femme et Axel, commercial. L'ambiance est plutôt décontractée, 2 autres wwoofeuses sont aussi là, Claire et Claire, facile.


Je me suis donc installée avec mon ptit van dans le jardin et j'étais prête à aider Bruno dans ses travaux. Depuis mon enfance, depuis que j'ai aidé ma meilleure amie de Bretagne à nettoyer la grange de ses parents, depuis que les miens ont fait construire une maison avec vue sur Belledonne ; j'ai toujours voulu apprendre à mon tour à faire les choses.


J'ai vu mon père et mon frère Maxence travailler ensemble pour le terrassement, pour poncer et lazurer les volets, pour poser le parquet, pour faire une avancée de toit à l'entrée de la maison, pour faire la tapisserie, la peinture, etc. J'ai vu mon père faire les choses, et même si ce n'était pas parfait, je voyais sa satisfaction d'un travail accompli. Quand j'étais petite, je disais que mon papa savait tout faire et j'en étais très fière.


J'ai beaucoup regardé. Maintenant je veux faire.


On ne m'a pas souvent appris à faire ces choses un peu manuelles mais j'ai toujours eu en moi ces envies de créer, de réparer, de voir l'évolution, le résultat positif d'une suite de petites actions.


Aujourd'hui, je n'ai pas encore la chance d'avoir un chez moi avec un jardin. Mon mode de vie actuel se base d'abord sur l'apprentissage, la mise en pratique chez les autres avant de pouvoir un jour me lancer dans mes projets.


J'ai toujours aimé cette odeur de poussière de bois, de travaux. Alors j'ai vraiment voulu aider Bruno du mieux possible. Ce que j'ai aimé chez Bruno, c'est qu'il m'a fait confiance. Je suis une fille mais ça ne m'empêche pas de pouvoir manier une scie pendulaire. C'est plutôt sexiste comme remarque mais au moins je n'en ai eu aucune de sa part et j'ai beaucoup apprécié. Il m'a donc appris à me servir de cette scie qui me faisait peur à la base ainsi que de la scie électrique.


Lundi 1er juillet au soir, je reçois un message d'Etienne qui me dit "la tempête va arriver chez toi". Je sors de la maison, jette un oeil aux alentours telle une vigie et soudain j'exclame un "Tempête en vuuuuue" ! Souquez les artimuses !

Le ciel bleu disparaît sous de gros nuages noirs qui avancent à toute vitesse, on ne voit plus grand chose, le vent arrive et vient souffler les transats, pots de fleurs ; la pluie résonne sur les toits des maisons, les tuiles s'envolent. Un trampoline aussi ? Un arbre tombe juste en face d'une dame promenant son chien. Tous surpris par cette arrivée fulgurante, les voisins courent dans tous les sens sous l'orage pour tenter de récupérer leurs biens. Le poulailler de Bruno s'envole au fond du jardin plein de ronces, avec une poule restée à l'intérieur. Paix à ton âme Isabelle.


L'électricité est coupée dans tout le village, le toit de la salle des fêtes de Doussard s'est envolé, des centaines d'arbres sont déracinés. On se retrouve à faire des crêpes sous la lumière des bougies et de mon camping gaz.


Le lendemain, c'est l'heure de constater tous les dégâts. Chacun de nous essaie de rassembler les morceaux, j'assure Bruno afin qu'il puisse refixer de nouvelles tuiles sur le toit. Avec les 2 Claire, on ramasse les morceaux du poulailler et on rassemble les poules dans un abri temporaire. Isabelle est de nouveau parmi les vivants.


Je passe donc la journée entière avec l'une des Claire à repenser le poulailler, à créer avec ce qu'on pouvait avoir sous la main. On a percé, scié, cloué, lié. On voyait notre imagination se dessiner dans la réalité. Le soir même, les 2 Claire ont décidé qu'il était temps de partir, elles ont donc quitté le wwoofing le lendemain matin.


J'ai continué d'aider Bruno un peu toute la fin de semaine à terminer le poulailler et à scier la laine de bois afin qu'il puisse isoler le plafond et ainsi pouvoir poser le placo par la suite. Grossière erreur que j'ai pu faire !


Il faut toujours porter un équipement de sécurité ! Merci l'ancienne membre du CHSCT ! Scier pendant 2 heures de la laine de bois a eu de lourdes conséquences pour mes petits yeux ! Ca commence à gratter, bizarre. Aïe ça gonfle.. Mmh bizarre mon oeil est collé le matin. Oh, oh ! Oups je suis en train de faire une allergie. Conjonctivite déclarée aux deux yeux. C'est super contagieux ? Oh merde, j'ai dû faire la bise à 10 personnes déjà.


Le wwoofing chez Bruno s'est terminé doucement, naturellement. Bruno partait en expédition faire de la grande voie, moi je m'occupais de mes yeux. On a pu aller faire un peu de bloc ensemble et aller voir un concert gratuit du Collectif 13, avec notamment le chanteur de Tryo.

J'aurais bien aimé continuer à aider Bruno dans son chalet, j'étais censée poncer des planches, créer une armoire à partir de ces dernières, et ça je dois bien avouer que ça aurait été un travail qui m'aurait bien botté ! Peut-être une autre fois qui sait !


Le week-end, je rejoins Margaux et Théo au Lac de Monteynard - au sud de Grenoble, on en profite pour faire du kayak et une petite marche jusqu'à la première passerelle !

Lundi 08 Juillet, je retrouve Etienne après 3 semaines de séparation :) !


On aime beaucoup la région autour du lac d'Annecy, comme dit Etienne c'est une réelle aire de jeux. Peut-être hésitons-nous à partir nous installer dans les parages. Mais je me dis que Lyon, c'est quand même une chouette ville. Partir sur Annecy les week-ends, profiter de ce que le lac et ses alentours peuvent nous offrir tout en continuant de s'émerveiller à chaque fois.

Ca va faire 3 ans en septembre que j'y habiterai et j'ai vécu énormément de nouvelles choses là-bas. La colocation à Caluire, l'achat de ma Fiat Doblo, l'aménagement en van avec mon Papa, l'adoption d'Alba, les sorties, les découvertes, Erika, Clémence, SIEMA, l'entreprise qui m'a fait confiance, les collègues, les rebondissements, Ariane qui débarque en France et qui vient travailler chez SIEMA, et Etienne. Je me suis souvent dit que les montagnes me manquaient en habitant à Lyon. Je crois que je me suis faite à cette vie citadine quand même. Je me dis que, peut-être je pourrais amener un peu des idées de la campagne en ville.


J'ai déjà vécu 3 semaines d'immersion complète en terre inconnue. Je me rends compte qu'en l'espace de seulement quelques jours, on peut changer d'habitudes, avoir de nouveaux repères. Alors j'aimerais dire ça à ma Maman. On s'habitue à tout, on s'adapte où que l'on soit, on fait de nouvelles rencontres qui comptent. Ce n'est pas forcément facile d'arriver dans un endroit qu'on ne connait pas, il faut juste prendre les choses comme elles viennent car les projets changent, nos décisions aussi. Je suis mes instincts en fonction aussi de ce qu'il m'arrive au quotidien, que ce soit bon ou mauvais, je prends sans cesse de nouvelles décisions. Si j'avais suivi mon premier vrai plan, aujourd'hui, je serais au Danemark, prête à traverser le pont pour rejoindre la Suède. Si j'avais suivi mon deuxième plan, aujourd'hui je serais avec Clémence à Cologne en Allemagne pour rendre visite à sa soeur. Si j'avais suivi mon troisième plan, aujourd'hui je serais à Thônon-les-Bains dans la famille d'apiculteurs. Mais aujourd'hui, je suis chez mon frère en compagnie de ma belle-soeur qui attend une petite fille. Alors je profite de passer du temps avec elle bien qu'en ce moment même je sois en train d'écrire cet article.


Alors je vous dis à très vite. Et bon vent !



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