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  • Photo du rédacteurAxelle Islands

9 /10 Dunedin, Queenstown, Glenorchy et Alexandra

Dernière mise à jour : 12 juin 2019

East Coast et la Péninsule d'Otago

Par temps pluvieux, les pingouins sont heureux !

En prenant la direction du sud, nous avons pour itinéraire de faire une halte à Dunedin. En chemin, nous nous arrêtons devant différents endroits spectaculaires ! Par exemple, nous traversons un champ pour nous rendre aux Clay Cliffs, les falaises d’argile. Entre le facteur cheval et Gaudi, on ne saurait dire désormais si c’est bien une œuvre naturelle ou non ! D’immenses stalagmites d’argile se dressent au-dessus de nous, s’effritant même pour laisser toujours place au changement.


Par la suite, toujours avec un temps qui se veut de plus en plus merveilleux, nous passons devant les Elephant Rocks ! Cet endroit fut célèbre grâce au film Narnia, mais à vrai dire, on ne saurait dire quel bloc de pierres a été utilisé. Ce champ, rempli de moutons qui se demandent ce que nous voulons, nous accompagnent dans cette visite. Cette dernière fut plutôt courte car le vent, la pluie et le froid ne font pas bonnes combinaisons pour sortir dehors !


Nous rejoignons après deux nuits de séparation, Marko et Menzi dans la ville d’Oamaru. Cette ville, d’apparence si commune des autres villes nous offre une surprise pour le moins étonnante ! C’est une ville Steampunk ! Ce concept est tiré du XIXème siècle, les bonnes gens se divertissaient en imaginant ce que le futur pouvait devenir. Les machines à vapeur sont la grande innovation de l’époque ! Aujourd’hui, c’est devenu une grande mode pour certaines personnes de revenir sur cette tendance car il faut bien l’admettre, ça envoie pas mal ! Nous avons même été jusqu’à visiter le musée par beau temps !


La ville, hormis évidemment son centre qui reste très banal, nous a offert un peu à l’extérieur un quartier entièrement repensé steampunk. Un côté décalé, original, théâtral même qui donne envie de se plonger dans le passé, avec un soupçon d’extravagance…


Toujours en longeant la côte vers le sud, nous nous arrêtons au Shag Point et pouvons admirer à côté du phare les plus rares pingouins au monde, ceux avec les yeux jaunes ! Et c’était gratuit houhou ! On a donc bien profité de ce moment pour les voir se déambuler et prendre des photos !


Nous avons ensuite été à deux différents endroits dont les Moeraki Boulders afin d’observer les pierres, alias œufs de dinosaures ! Et effectivement, ça ressemblait à l’idée qu’on se fait des œufs de dinosaures, fossilisés ! Mais apparemment, ce serait des formations rocheuses qui se forment en des centaines de millers d’années autour d’un simple grain de sable.


Visites terminées, rendons-nous à Dunedin, ville aux couleurs de l’Ecosse ! Tu peux y croiser des hommes en kilts bien sûr ! Seul problème de la ville, aucun camping à côté du centre ! Il faut faire au moins 15 kilomètres pour dormir dans un camping à $15 par personne, mais avec douche chaude illimitée ainsi que laverie gratuite ! Et ça c’est un privilège ! Faisons ça pour que nous puissions prendre le temps de visiter Dunedin les jours suivants ! Mais bien sûr, il pleut et il fait froid, pour changer ! Nos passe-temps favoris se résument donc à visiter le musée et par delà une éclaircie, nous allons au jardin botanique et arpentons par la suite la rue la plus pentue du monde !


Il a fallut nous y prendre à deux fois pour nous rendre sur la Péninsule d’Otago, qui se trouve à quelques kilomètres de Dunedin ! Mais ça en valait la peine ! On se ballade donc, et c’est bientôt l’heure de manger, Menzi et Marko sont déjà bien devant nous lorsque nous arrivons à un croisement. Que faire ? Remonter au parking ou descendre jusqu’à la plage où nous devions nous rejoindre ? Tant pis, on prend la direction de la plage et nous verrons bien. Evidemment, le chemin que nous arpentions était très bien pour la descente, ça allait moins être le cas quand nous allions remonter !


Fort heureusement, nous avons eu droit à un grand spectacle ! Las sur le sable, les otaries et lions de mer se prélassent près du rivage, nous ne pouvons ni trop aller à droite ou à gauche car bientôt nous serons encerclés. Je ne dis pas que ça peut aller à une vitesse phénoménale un lion de mer, mais tout de même, nous non plus !


Je sors de mes pensées morbides quand un des lions de mer au loin s’approche de nous. 20 mètres… 15… 10… Bon Pierre quand il est à 5 mètres de nous, on commence à remonter hein !? Mais finalement, ce n’est pas nous qu’il veut bouffer mais plutôt son confrère qui est bien tranquille avec sa petite nana ! « Hey, mec prête-la moi ! » on s’imaginait qu’il pouvait dire ça évidemment ou du style « Vas-y viens on se bat ! » et là, la bagarre s’enchaîne se déchaîne mais pas trop non plus, on fatigue vite ! Un coup de croc, on s’entrechoque, et là attends on fait une pause s’il te plaît ! Vas-y grogne un peu, essaie de m’impressionner… « Allez je te pousse dans l’eau tu m’as saoulé, je retourne avec ma nana (qui entre parenthèse s’en fichait complètement du sort des deux héros) ». … « Ouais j’ai gagné ! ».

QUEENSTOWN & GLENORCHY

Rendez-vous où le monde se trouve

Nous passons nos derniers jours avec Marko et Menzi. Après avoir voyagé trois mois depuis la fin de Maketu, nous devons recommencer à travailler pour finir notre road trip en Nouvelle Zélande. Ce qui a pour sentiments de toucher nos compagnons de voyage. Ces derniers doutaient de notre affection pour eux quant nous étions en train de nous disputer. Mais rien à voir. Nous les avions déjà prévenus que nous devions couper le cordon un jour ou l’autre car nous n’avons pas travaillé assez pour voyager plus longtemps !


Nous sommes donc passés par Alexandra et avons postulé à une agence de recrutements. Coup de chance, ils fermaient le jeudi à 16h pour toute la fin de semaine, nous étions jeudi 11h du matin ! Nous avons donc été embauchés pour le lundi 16 novembre 7h45 dans un verger à l’extérieur de la ville ! Bonne nouvelle pour nous, ça a été tellement plus facile que nous le pensions !


Nous décidons donc de profiter des derniers jours qu’il nous reste pour les passer avec Marko et Menzi afin de leur montrer que nous étions bien avec eux. Direction Queenstown, ville très attractive pour tous les sports extrêmes et la vie nocturne. Autant dire que presque tous les jeunes se retrouvent là-bas pour faire la fête ! Quoi de prévu au programme ? Luge d’été. Au départ, nous ne sommes pas vraiment hyper tentés mais au risque une nouvelle fois de décevoir les allemands, nous acceptons. $55 dollars plus tard, nous voici dans le téléphérique qui nous amène au sommet de la montagne ! Vue sur Queenstown et son lac, c’est magnifique ! Et c’est parti pour 5 descentes où l’on a quand même bien pris du plaisir !

Par contre, nous avons dû faire face à un léger souci : la douche… Depuis 5 jours nous ne nous étions point lavés, alors il a fallut tenter le tout pour le tout : le lac, mais ce dernier est très froid. Pierre a eu le courage d’y entrer mais j’y ai juste mis les pieds…

Nous avons décidés le lendemain de passer une petite journée à Glenorchy car tout le monde nous a dit qu’il fallait y aller pour la beauté du paysage. Effectivement, la route est magnifique. Mais à l’arrivée, qu’est-ce qu’il y avait ? De la pluie !! Oui !! Et du vent ! La ballade autour des montagnes n’en a pas moins perdu de son charme !


Finalement, après 1 mois de road trip avec Marko et Menzi, nous nous disons au revoir sur le parking d’un bowling, dernière activité faite ensemble. Si ce n’est pas dans l’Ile du Sud que nous nous reverrons, ce sera dans l’Ile du Nord, la Nouvelle Zélande n’est pas si grande que ça pour les voyageurs !


ALEXANDRA, AU TRAVAIL LES BONNES RENCONTRES ?

du 16 novembre 2015 au 29 janvier 2016


Lundi 16 novembre. Nous entrons dans la période qui fut la plus propice à nos bonnes rencontres. Nous sommes restés deux mois et demi dans un verger, fait de poussière.


Un peu stressés, comme toujours pour le premier jour, de commencer un nouveau travail, tu veux faire bonne figure. Nous entrons à 8 heures dans le bureau du boss afin que ce dernier nous explique ce que nous allons faire et nous fasse signer les contrats. Ross, dans son anglais kiwi pas vraiment compréhensible nous marmonne que nous serons payés à l’heure et non au rendement et ce toutes les deux semaines pour le travail dans les pommes. Voilà déjà deux erreurs que nous avait communiquées la dame du service des recrutements… Bon soit, mais cette dernière nous avait aussi dit que le verger avait à disposition des douches et que nous pouvions restés sur le terrain, qu’en est-il ? Ross ne sait pas ? Bon, nous allons quand même insister un peu. Nous n’avons vraiment pas envie de passer toute une saison dans le camping d’Alexandra, qui soit dit en passant ressemble à une prison.


Dans le bureau il n’y a que trois hommes. Pierre, un kiwi quadragénaire et le boss. Sinon, nous sommes 5 femmes. Une Australienne, une Anglaise, une Belge, une Chilienne et moi-même, la Petite France. Les trois premières semblent voyager ensemble, elles n’arrêtent pas de rigoler et ça me met un peu mal à l’aise. Tu sais dans ce moment où tu veux paraître cool mais pas trop. Je joue donc la carte de la nana sérieuse, ça marche au début.


Voilà nous y sommes, attaquons. Le superviseur nous explique ce qu’on doit faire : alléger les arbres de toutes les futures pommes qui poussent sur leurs branches. Il faut laisser assez d’espace entre chaque future pomme pour qu’elle grossisse correctement sans être gênée par les autres. Ok ça ne semble pas bien difficile. L’échelle ? Ah oui l’échelle… Bon eh bien quand tu as de la chance, tu as une nouvelle échelle, faite en aluminium, donc plus légère. Et quand tu es en retard ou que tu n’as pas de chance, celle rouillée et lourde est pour ta pomme. Ha ha aah…

Nous avons fini le travail dans les pommes le 30 décembre.


Entre temps, il s’en est passé des choses ! Je vous raconte. Après le premier jour de boulot, qui n’est vraiment pas difficile, nous nous installons en haut près du lac artificiel. Nous discutons alors un peu plus avec les filles et il s’avère que j’attendais ce moment.


Ce moment où tu as envie de rencontrer des personnes qui en valent la peine, avec qui tu partages des centres d’intérêt, qui te font aussi rêver dans leurs manières d’être et de penser. Quand tu rencontres des personnes, quand elles se mettent sur ton chemin, tu te dis c’est bien là où je dois être. Elles vont aussi te faire avancer. Ces trois nanas étaient toutes végétariennes et s’étaient rencontrées à Greenpeace sur l’Ile du Nord. Ce mélange des nationalités se mariaient très bien entre elles. Elles sont toutes plus pétillantes et pleines de bon sens les unes que les autres. Et être amie avec ces filles-là m’ont beaucoup apporté durant cette période car je fus pendant cette dernière en grand questionnement.


Avec Pierre, nous venions de quitter la grande organisation de Marko et Menzi pour nous retrouver dans un cadre plus relax. Est-ce que ça existe encore ??? Même le travail, bien qu’il fut ennuyant, nous permettait de nous recentrer, de penser plus, un peu trop parfois mais pas au point de devenir fous. Après deux semaines de travail, durant une soirée que nous avons fait à Queenstown avec les filles et Max, un canadien plus que crazy, nous nous sommes enfin dit les choses en face avec Pierre. Nous nous sommes rendus compte que nous n’étions plus heureux ensemble depuis longtemps. La routine s’étant installée, nous ne nous étions plus posés les bonnes questions. Sommes-nous amoureux encore, voulons-nous continuer ? Ca semblait tellement évident pour l’un et l’autre que ce fut un peu effrayant. Je n’entrerai pas plus dans les détails mais je tenais à dire que c’est par le fait que nous ayons rencontrées les bonnes personnes au bon moment que Pierre et moi avons réalisé que nous n’étions plus sur le bon chemin en tant que couple. Nous avons décidé de continuer tout de même cette aventure ensemble, car même si nous ne nous aimons plus, le voyage se passe bien. On commence ensemble et on finit ensemble. Nous nous séparerons donc sur les routes d’Asie. Le voyage seul/e ne nous fait désormais plus peur et je pense que nous avons besoin tout deux de tenter cette expérience !


Sarah, l’australienne, se rend à Wellington pour fêter Noël avec sa famille. Elle part. Nous nous rendons alors à Dunedin avec Cynthia la chilienne, Stefano et Ariane, un couple explosif italo-canadien ☺ et les trois filles ! Nous décidons de faire la fête pour le départ de Sarah et bien sûr de dépenser notre argent ! On se fait plaisir !


Le lendemain, Cynthia voulait aller se faire percer le nez pour y mettre un anneau. Je l’ai accompagnée mais entre temps j’ai loupé l’au revoir de Sarah qui nous cherchait. Prise de culpabilité et d’un je ne sais quoi au cœur, je réfléchis une minute. Je ressens de la colère envers Cynthia d’avoir mis trop de temps à se faire percer, et je ressens de la colère envers moi-même. Alors je me rappelle avoir demandé la veille à Sarah où elle devait prendre son bus. J’ai 15 minutes pour traverser la ville et tenter de lui dire au revoir, ne serait-ce qu’un regard. Je marche vite dans les rues, Cynthia et Pierre se demandent ce qu’il me prend. Je marche et commence à courir. Courir parce que Sarah, c’est une chouette fille. Toujours pétillante, drôle, humaine,… un petit chat sur son échelle ! Le plus bizarre dans tout ça, c’est qu’avec Sarah, nous n’étions pas si proches que j’ai pu l’être par exemple avec Cam (l’anglaise) ou Mieke (la belge). J’arrive, le pas lourd et les poumons gonflés devant la station de bus, comme si j’étais prête à dire au revoir à l’homme de ma vie, mouchoir blanc à la main. Mais non. Juste à temps, Sarah sourit et nous dit qu’on est fous, je la serre dans mes bras et je craque. Je craque pour son départ, parce qu’après tout elle va me manquer, que sa personnalité aimante, défenseuse invétérée des animaux, son sourire et ses yeux de loup vont me manquer. Je pleure certainement car j’aimerais avoir cette même spontanéité, cette même liberté que je ressens ne plus posséder.


Noël arrive, après avoir reçu le colis de ma mère, pris les trois packs de bières et les cerises que nous avaient offert le boss et sa femme, nous partons fêter Noël à Saint Bathans. Nous nous sommes déjà rendus à cet endroit lorsque nous étions avec Marko et Menzi. Nous nous retrouvons alors près du lac et sortons les couettes et victuailles ! Etrange noël passé entre amis et au chaud, c’était finalement plus une soirée mais nous n’avons pas oublié de déposer nos cadeaux sous un arbre ! Nous avions décidé de tirer au sort chacun une personne afin que tout le monde puisse avoir au moins un cadeau ! La distribution fut assez longue mais nous étions tous heureux là où nous étions ! Nous avons eu aussi droit à un super spectacle de la part de Caro, une autre québécoise ! Je dois dire par ailleurs que j’ai été ultra bien gâtée !!! ☺


Le travail dans les pommes s’achève et nous voilà en direction de Christchurch avec Ariane, la québécoise, pour rejoindre Simon et Thomas, des amis de Pierre. Ces derniers sont arrivés début décembre après avoir passé une semaine en Malaisie. Leur trip a été de faire la Nouvelle Zélande d’Auckland à Christchurch en 1 mois à vélo et de nous rejoindre sur l’Ile du Sud afin de fêter le nouvel an ensemble. Nous arrivons donc le 31 vers 20 heures et nous les retrouvons dans un camping ! Le temps de parler, de boire un peu, se préparer et trouver le centre ville, nous avons finalement célébrer la nouvelle année 2016 sur un banc ! Ensuite, nous sommes partis dans un bar pour danser et boire un peu ! Pierre et Thomas étaient chauds pour continuer la soirée, tandis que je rentrais avec Simon et Ariane au camping vers 3 heures du matin.


Le lendemain, nous sommes montés sur le Mont Victoria pour prendre une bière. C’était comme si Pierre et ses copains s’étaient vus la veille !


Le temps des cerises

Enfin le moment tant attendu de la cueillette des cerises ! Plus personne n’est au verger, il ne reste que nous et Ariane et c’est un peu la déprime ! Nous ne sommes pas prêts au changement car on a peur que ce ne soit moins bien qu’avant. Ah l’Homme n’est finalement pas prêt ! Mais soit, on prend sur nous, on s’adapte. Quelques jours plus tard, de nouvelles personnes viennent s’installer au verger. Trois allemands d’abord puis  américaine. Vient le tour de Lula et Manuel, frère et sœur d’Argentine, ainsi que de Juan et Martin, d’Uruguay. Ensuite, c’est le tour de deux italiennes, deux hollandaises et une allemande. Wahhhouuu ça commence à faire beaucoup pour la toute petite cuisine que nous devons partager ainsi que la douche, devenant de plus en plus miteuse…


Lorsque nous travaillions dans les kiwis à Te Puke, je ne sais pas si vous vous rappelez, mais beaucoup de monde nous avait vanté les mérites de la cueillette de cerises. « Tu verras, tu peux te faire $900 par semaine ». Ca nous faisait rêver !


Nous avons attendu pendant un mois entier de pouvoir enfin commencer à cueillir des cerises. Mais, hormis cela, nous avons eu de la chance avec les pommes car le travail n’était pas stressant du tout, nous pouvions parler, écouter de la musique, écouter des livres, apprendre une langue… Comme dirait ma mère, « ça allait changer de note » !


Nous commencerons désormais à 6 heures du matin. Bien sûr j’ai oublié d’omettre une chose très importante qui se passe au verger. Nous dormions comme je le disais près du lac, qui se trouve tout près d’un autre verger. Afin d’éviter que les oiseaux ne mangent toutes les cerises, plusieurs moyens sont mis à disposition contre ces nuisances. Bien sûr ces dernières n’affectent pas seulement les animaux volants.

C'est donc à 5 heures du matin que des dizaines de sons sont émis afin d'effrayer les oiseaux. Tout au long de la journée, non seulement ces bruits qui te rendent fous sont activés mais en plus, les propriétaires emploient deux ou trois personnes à se balader sur un quad, fusil à l’épaule pour tirer sur tout ce qui bouge. Parfois effrayés lorsqu’on recevait des bouts de plombs sur la voiture ou des bouts d’oiseaux, nous nous demandions si nous aussi, nous allions nous faire tirer comme des lapins !??


Passé cela, nous devions nous réveiller à 4h30, prendre notre petit déjeuner, faire les sandwiches, ne pas oublier nos harnais pour la cueillette et c’est parti. Lever de soleil tous les matins, il fait frais mais la chaleur arrive très vite. Nous arrêtons de travailler autour de 14h. Quand tu piques des cerises, le nombre de seaux que tu remplis est pour toi et pas pour une équipe. Là est la motivation de l’argent. Tu dois remplir chaque jour plus de 20 seaux pour être rentable. En fin de semaine, si tu as travaillé tous les jours, tu dois faire plus de 140 seaux sinon tu es payé au revenu minimum. La première semaine, nous n’avons pas été rentables avec Pierre. Mais les semaines suivantes, nous nous sommes motivés et nous sommes arrivés à gagner plus de $850 la semaine ! Ce qui n’était pas trop mal pour une première saison. Bien sûr, il y aura toujours des gens qui feront 40 seaux par jour lorsque tu en auras fait 25 ! Chaque seau est au prix de $6 brut. Les journées passaient vraiment vite, pas le temps d’écouter de la musique, ni de trop discuter avec la personne en face de toi. Ne pas penser, là était la clé. Toujours plus vite, à remplir ton seau des bonnes cerises. Attention, il ne fallait pas qu’elles soient trop rouges, trop petites ou abîmées. Les superviseurs étaient aussi là pour te dire « Ah non ça ne va pas, si tu continues comme ça, tu es viré » !


Comme nous finissions entre 14 et 15h30 généralement, nous avions plus de temps libre l’après-midi pour nous rendre au barrage et pouvoir profiter du soleil avec tous les autres cueilleurs ! Ce fut quand même des bons moments passés ensemble avec quelques bières bien sûr !


Un jour, lorsque je nettoyais la cuisine, la femme de l’un des boss est venue me voir pour me proposer d’utiliser une partie de la maison que la famille n’occupait pas. Elle me fait visiter. Une belle cuisine avec un vrai grand four, une belle douche dans une vraie salle de bains et un grand séjour. Au départ, je ne me sens pas très à l’aise et je tends à refuser sa proposition. Elle me dit que parce qu’il y a déjà beaucoup de monde dans le verger, ça devient un peu trop bordélique alors elle propose à Ariane, Pierre et moi de venir car nous étions les plus anciens. Un jour, sous une pluie battante, nous décidons tous les trois en plus de Sam, l’américaine de nous installer finalement dans la maison. Quelle joie de pouvoir être au sec, sans boue sous tes pieds et sans cette odeur de poussière permanente et d’humidité !


Nous passons donc les deux dernières semaines à nous faire des repas, à utiliser évidemment le wifi de la maison, provoquant au passage quelques jalousies. La femme m’avait clairement dit qu’elle ne voulait pas que ce soit le bazar et nous voulions respecter ses dires. Quand nous voyions d’autres personnes venir dans cette partie de la maison, nous étions un peu gênés. Bien qu’au final, ils avaient tout aussi droit de venir, je me disais que j’avais plus le droit d’être là car nous avions passé déjà deux mois dans l’autre cuisine et l’autre salle de bains et une fois par semaine Pierre et moi nettoyions ces endroits. Quand nous sommes partis, personne ne nettoyait ni ne faisait la vaisselle, n’éteignait pas la lumière ni ne fermait le gaz, aussi bien que je voulais rester dans un endroit propre avec peu de personnes.


Et voilà c’est fini ! Nous passons une dernière soirée pour faire la fête et dire au revoir à nos nouveaux amis, que nous croiserons très certainement sur les chemins d’Asie !

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