top of page
  • Photo du rédacteurAxelle Islands

7 /10 Picton, Abel Tasman

Dernière mise à jour : 12 juin 2019

PICTON, IL ÉTAIT UNE FOIS DANS LE NORD DU SUD

La Team Arte est de retour ! Départ imminent en direction de l’Ile du Sud. Frissons et poils en l’air, réveil à 6 heures du matin, odeur marine, petit-déjeuner sur le port, nous voilà prêts à partir. En voiture sur le bateau ! Oh non, pas encore le mal de mer…

Après 2h30 de bouffées d’air frais sur le pont, nous posons pieds à terre à Picton sur l’Ile du Sud ! Chaleur intense, pas de vent, tout cela semble trop beau pour être vrai ! Profitons-en, trouvons un endroit où dormir ce soir et testons la douche solaire que nous avons achetée à Wellington ! Résultat : normalement au bout de 3 heures c’est censé être chaud voire ils disent bouillant… On ne doit pas avoir les mêmes indicateurs de chaleur… On passe la corde sur une branche près d’une rivière et on fixe la douche. Le tuyau est trop long, on est obligés de s’accroupir pour se laver. Première expérience pas franchement réjouissante car les sandflies viennent pendant le temps que tu te sèches te sucer le sang. A cause de leur salive, la peau réagit instantanément et c’est bien pire qu’une piqûre de moustique ! Cette dernière peut rester active pendant 3 semaines si tu te grattes ! Le mieux qu’il nous reste à faire est de se scalper la peau peut-être … ?


Sur le chemin brumeux français

Avant de se scalper la peau, allons faire un tour dans la French Pass. Cette route mène au bout d’une presqu’île, parmi tant d’autres. Le temps s’est avéré exécrable à l’aller, traverser des champs en montagne, dans le brouillard et sous le vent ce n’est pas forcément réconfortant pour la suite… Ce n’est que le lendemain que nous pouvons profiter des kilomètres parcourus au retour. Nous voilà devant une vue magnifique sur le nord de la Nouvelle Zélande et de la Mer de Tasmanie (photo principale).


50 kilomètres à pieds, ça use ?

En remontant vers Nelson, nous faisons une halte aux Pupurana Springs, une eau si claire et si pure qu’on peut voir à plus de 50m de profondeur ! Nous nous arrêtons ensuite à l’office du tourisme de Nelson pour prendre quelques renseignements. Menzi et Marko veulent faire la randonnée d’Abel Tasman. C’est une randonnée d’environ 50 kilomètres que nous pouvons faire en différentes étapes. Des huttes et des emplacements sont mis à disposition pour faire la marche en plusieurs jours. Chaque nuit en tente coûte 14 dollars. La nuit en hutte coute 32 dollars. Pour nous, le choix était très simple car nous sommes déjà munis d’une tente et de matelas de sol. Pour Menzi et Marko, le choix s’est avéré plus difficile sachant qu’ils n’avaient pas de tente au départ. Finalement, ils se sont décidés d’en acheter une après avoir pesé le pour et le contre toute une nuit. Nous décidons de réserver nos nuits du 20 au 22 octobre. En attendant de commencer la randonnée d’Abel Tasman, nous décidons de prendre la route du nord et de nous rendre dans la région de la Golden Bay.


Golden Bay, le mystère du sable au vent

Arrivés à Takaka, nous dormons dans le camping le plus hippy que nous ayons connu. Le lendemain, nous voilà partis pour une journée riche en émotions et en énergie dépensée ! Nous nous rendons tout au nord pour admirer Farewell Spit. Une grande avancée de sable terreux forme un demi-arc de cercle quasi parfait dans la mer de Tasmanie. De l’autre côté, sur la bande ouest, nous sommes confrontés à une étendue de sable fin sans limite, avec pour compagnie le vent. Un vent fort et puissant, qui te jette dans les yeux les grains de sable.


Nous marchons, roulons sur des routes de graviers, et marchons encore pour atteindre ensuite la plage de Wharariki. Une plage tellement étonnante que nous n’en avons pas vue de telles, même en France ! C’est pour dire… Immense, intense, et le vent qui fouette le visage, tes chevilles, les dunes de sable t’emportent.

En route pour l’entrainement !

Afin de nous préparer physiquement à la marche de 3 jours qui nous attend, nous escaladons littéralement la montagne pour trouver la grotte de Rawhiti. J’en rajoute peut-être un peu quand je dis escalader. Mais quand même, cette marche ne m’a pas mis dans la plus grande des confiances pour la suite. Après 30 minutes à grimper, nous voilà finalement et heureusement devant un spectacle magnifique ! Des centaines et des centaines de stalactites nous surplombent et nous pèsent légèrement. Nous entrons dans la grotte et faisons face à tellement de grandeur que le souffle d’air frais de la cavité suffit à nous faire taire.


SUR LES TRACES D'ABEL TASMAN

Mais qui est au juste cet Abel Tasman ? Eh bien ce fut l’un des tous premiers explorateurs britanniques/hollandais de la Nouvelle Zélande. James Cook est aussi un célèbre explorateur, tout comme Christophe Collomb mais non, pas la même époque, ni le même continent.


Abel Tasman est donc maintenant un parc naturel protégé se situant entre Nelson et la Golden Bay au nord ouest de l’Ile du Sud. Là se trouve une des plus célèbres randonnées du pays : Abel Tasman Track. D’une distance de 54 km, cette dernière peut se faire en plusieurs étapes, ou d’une traite mais pour cela il faut être armé !


Lundi 20 octobre, nous voici prêts à marcher. On gare les vans dans un des parkings gratuits du village de départ et nous sortons les sacs. On dit au revoir à Jean-Ralphio, vérifions 5 fois si toutes les portes sont bien fermées, on cache le pc et les appareils électroniques dans le meuble et c’est parti.


Mon sac me fait mal, je le serre en bas, le deserre en haut, mais rien n’y fait, je ne m’habitue pas à son poids. Nous démarrons vers 11h, rien ne nous presse, nous avons aux alentours de 4 heures de marche ce lundi. Pendant l’heure du déjeuner, je refais mes calculs et je me haïs soudain. Nous devons tenir 3 jours avec le nombre suffisant de vivres et d’eau pour ne manquer de rien. Mais nous avons mal compté notre ration de pain. Je m’énerve car nous n’aurons peut-être pas assez à manger. Menzi et Marko doivent dès à présent s’habituer à nos maladresses.


En chemin, et relativisant sur la nourriture, qui s’avérera juste sans un repas de plus, nous arrivons à l’emplacement de notre campement. Un endroit exquis, vue sur la mer d’un bleu azur. Nous retirons nos chaussures ainsi que les sacs. Drôle d’impression mais pas si drôle que ça en fin de compte. Pourquoi est-ce que je ne peux plus marcher correctement ? Pourquoi mes jambes sont si douloureuses ? Par ailleurs, amis les sandflies sont encore présents même si on ne les a pas invités. On plante la tente et nous préparons notre dortoir. Le sol se trouve être plutôt dur mais a le mérite d’être plat. Sans le soleil et avec les sandflies, nous devons absolument nous couvrir des pieds à la tête. On sort le gaz cooker et préparons à manger, dévorons nos repas dans nos gamelles, utilisons les toilettes sèches et nous allons dans nos tentes, prêts à passer la pire des nuits.


Les sacs de couchage que nous avons achetés en France sont agréables entre 11 et 15°. La météo annonçait 7° au cours de la nuit. Vous vous direz, ça va ce n’est que quelques degrés de moins. Et alors je vous répondrais oui mais cette toute petite différence a une très grande influence sur nos organismes ! J’ai, pour ma part passé la nuit la plus horrible de toute ma vie, ayant froid de partout même en portant mes chaussettes de randonnées, même en ayant mis mes dessous polaires, ma veste polaire, mon bonnet, mes gants… Je ne pouvais pas réellement dormir, demandait à Pierre de me réchauffer car il m’était impossible de dormir comme cela. Je me disais, vaut mieux être éveillée quand il fait froid, pour ne pas être mortifiée. Et encore, peut-être que je suis simplement une grosse chochotte, c'est le moins qu'on puisse dire. Quoi qu’il en soit, je suis tellement heureuse de pouvoir me lever quand le soleil fait de même. La chaleur, si douce et si intense du soleil de Nouvelle Zélande.


Cheveux en chignon et bandana sur la tête, me voilà prête à affronter la plus dure journée de notre randonnée. Nous avons estimé devoir marcher environ 6 à 7 heures pour atteindre la seconde étape de notre périple. Remettre les sacs sur nos dos ainsi que nos chaussures ne se sont pas avérés aussi dur que je le pensais mais des ampoules avaient fait leur apparition, attestant de mes efforts de jedi de la veille.


Durant toute cette journée, nous avons pratiquement marché que tous les deux avec Pierre car Marko, grand et Croate, aimait bien marcher d’après ce qu’il disait. Pour sûr il aime marcher, mais nous n’étions pas du tout dans la même cadence que lui. Menzi n’avait aucun mal à le suivre par contre ! Nous avons donc fait marche à distance. Et nous avons marché, longtemps, très longtemps… Sans jamais voir le bout de notre arrivée. Nous avions commencé vers 9 heures du matin et nous sommes finalement arrivés aux environs de 16h30. Heureusement que sur le chemin se trouvaient de somptueux paysages. La baignade nous aurait tellement fait du bien mais impossible, l’eau est beaucoup trop froide à cette période !


Nous nous retrouvons sur une magnifique plage, enfin on peut se relaxer ! Pas pour longtemps car ces insupportables moucherons se collent à ta peau pour te baver dessus et te pomper le sang. Jamais au grand jamais ne sera-t-on tranquille un jour ?!

Préparation de la seconde nuit en perspective, j’appréhende toutes les mauvaises aventures de la nuit passée. Finalement, même si ce fut une nuit toute aussi froide, j’ai mieux dormi, sachant que la position sur le dos serait la plus propice à ma diffusion de chaleur et à la prévention du mal de dos au lendemain.


Dernier jour de marche, nous avons seulement 2 heures devant nous pour traverser à marée basse le front de mer. Nous voici, sur le sable vaseux, écrasant les coquillages de nos pieds boursoufflés. 15 minutes plus tard, nous voilà sur l’autre rive. Et c’est parti pour arpenter les dénivelés fulgurants d’Abel Tasman, dernière ligne droite. Nos sacs sont plus légers car la nourriture étant dans nos estomacs, nous pouvons nous relaxer un peu plus. Mais la fatigue des deux derniers jours nous pompe un peu le moral, on a bien envie d’arriver et de se poser un peu, pour de vrai.


Finalement, nous arrivons enfin à destination ! Ah bon, vraiment ? Pour sûr, on l’a fait !? Je ne peux plus marcher, j’ai envie de mettre mes pieds dans l’eau froide de la mer ! C’est tellement con que nous n’ayons pas pu nous baigner !


Nous voilà maintenant sur le bateau taxi qui nous ramène au point de départ ! Nous pouvons admirer tout le chemin parcouru et nous remémorer la longue marche que nous avons traversée. Finalement, s’il avait fait un peu plus chaud la nuit, il aurait mieux valut pour nous de faire cette randonnée en 4 jours, pour mieux apprécier la beauté des paysages et de ce retour à la nature. Vivre avec la lumière naturelle est tellement plus reposant.


Merci à Marko ainsi qu’à Menzi de nous avoir proposé de faire cette randonnée incontournable !


Attendez-nous !

3 vues
bottom of page